“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

lundi 23 janvier 2017

À la croisée des mondes

Auteur :  Philip Pullman (1946-)

Traduit de l'anglais par Jean Esch
Éditeur : Gallimard


"La civilisation n'atteindra pas la perfection tant que la dernière pierre de la dernière église ne sera pas tombée sur le dernier prêtre, la terre libérée de cette engeance." Umberto Eco

Je vous invite à nouveau à lire un roman (une trilogie) "destinée à la jeunesse". A vous de voir si vous vous sentez jeunes ! Ensuite, c'est promis, j'arrête... Je m'occuperai de Science Fiction !
Face aux chroniques de Narnia, voici l'oeuvre d'un chrétien devenu athée, qui déclare qu'il "n'aime pas Dieu", dont on a publié en 2010 "Jésus le bon et Christ le vaurien". Il est souvent dit que P. Pullman a écrit cette histoire en réponse à celle de Narnia, car il déteste le sort que Lewis réserve à ses "héros" à la fin de leurs aventures ; je ne l'ai jamais entendu de sa bouche, mais il est certain que Pullman est travaillé par des questions qu'il partage avec Lewis. D'autre part, Pullman aurait déclaré que les aventures de Lyra et Will "n'appartiennent pas au domaine de la fantasy, mais reflètent au contraire le réalisme le plus absolu". 
Comme Lewis il nous plonge, dans un style simple, dynamique et gracieux, dans des mondes dont les lieux et les personnages font appel à notre immense patrimoine. 
Philip Pullman est aussi passé par Oxford...
C'est après en avoir terminé la 3ème ou 4ème lecture que je me suis tournée vers "La divine comédie". Signalez-moi si cela vous fait le même effet !




mercredi 11 janvier 2017

Les chroniques de Narnia

Auteur : C.S. Lewis (1898-1963)

Traduit de l'anglais par Pauline Baynes
Éditeur : Gallimard


Carte de l'endroit où se déroule Le Monde de Narnia

Voilà un génie intellectuel, orphelin de mère dans son enfance, blessé dans les tranchées pendant la première guerre mondiale, professeur de littérature médiévale à Oxford (donc vivant un peu hors du monde, protégé à certains égards), né protestant irlandais, puis athée, se convertissant au catholicisme à l'âge de 30 ans, très fervent chrétien pour le reste de sa vie,qui décide, avec des amis, d'écrire le genre de livre qu'il aimerait lire : et il écrit des romans de SF et Les chroniques de Narnia.
Vous trouverez les 7 volumes de cette "saga" au rayon jeunesse. Vous en trouverez aussi la lecture facile. Peut-être aurez-vous besoin de l'excuse de les lire à un enfant de votre entourage. 
Ce que j'aimerais bien savoir, c'est si en vous, adultes français imprégnés - parait-il - de cartésianisme et d'anti-religion, la lecture de ces ouvrages évoque un sentiment indéfinissable, comme si quelque chose vous échappait juste, et malgré vous. Et si vous y puisez une joie puissante. 

C.S. Lewis n'a pas écrit Les chroniques de Narnia pour se distraire de son travail intellectuel exigeant, mais à partir de ce qu'il avait de meilleur et de plus élaboré dans sa pensée, dans ses connaissances, et dans son imagination, et ceci à travers une grande simplicité d'apparence. J'ai découvert récemment que chaque volume pourrait avoir été construit sur le modèle de l'imaginaire médiéval, que C.S. Lewis aimait profondément et qu'il considérait comme faisant partie intégrante de notre être, des 7 sphères célestes, dont voici un modèle :
Vous remarquerez que chacune correspond à un jour de notre semaine.
Il peut être stimulant et ludique pour ceux qui liront les chroniques, s'il y en a parmi vous, de se demander à chaque histoire quelle est "sa planète". Plusieurs indices sont semés dans les personnages, les actions, les lieux... 
J'espère vous avoir donné envie d'en tenter la lecture, même si c'est pour ensuite en faire une contre-critique. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/C._S._Lewis

Statue de C. S. Lewis à Belfast. Il est représenté ouvrant une armoire, allusion au Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire magique