Traduit du norévégien par Jean Renaud
Editions 10/18
Cette année, j'ai choisi pour l'Ensemble vocal un répertoire exclusivement consacré à la Norvège. Initialement baptisé Une balade en raquettes, le concert donné en partenariat avec le choeur Résonance de Rennes le 1er avril dernier et les 9-10 juin est en fait devenu Ballade scandinave. Outre de très jolies courtes pièces dont les extraordinaires psaumes de Edvard Grieg, nous chantons le Stabat Mater de Knut Nystedt, né en 1915 et encore vivant. Écrite pour choeur mixte et violoncelle solo, Cette oeuvre recèle une grande intériorité et une force inouïe. En lutte incessante, désespoir, doute, souffrance, douceur, suavité, espoir et apaisement s'imposent à tour de rôle et imposent un rythme et une intensité de thriller. D'une écriture exigeante, tant pour les interprètes que pour les auditeurs, cette pièce touche ce qui en nous est en questionnement, ce qui est rongé par le doute et la douleur. Elle nous atteint donc au plus profond.
C'est l'exigence et la densité de Nystedt qui m'ont manqué dans la trilogie norvégienne de Anne B. Ragde. Les trois premiers chapitres emportent l'adhésion par leur énergie voire leur radicalité. Puis le style fait d'importantes concessions, cédant trop fréquemment au procédé du dialogue. Autant il est appréciable de baigner dans la matérialité des personnages, d'en être proche au point d'être parfois incommodé par leurs odeurs corporelles, autant cette importance quasi exclusive du contexte matériel empêche parfois de donner de l'épaisseur et du poids aux personnages et nuit à la profondeur de l'ensemble.
Voici un texte qui compte sur l'action, la toute-puissance de l'action. Le projet littéraire en est, il me semble, profondément amoindri.
Il reste cependant que je n'ai eu de cesse d'aller au bout du 3e tome, que je n'ai pas eu de mal à avancer dans ma lecture, à part dans la deuxième moitié du premier tome où une vraie lassitude s'est installée durant quelques dizaines de pages. Autre point intéressant, ce roman nous tient au plus près d'Erlend, homosexuel aussi attachant qu'horripilant. De même que Krumme, Lizzi ou Jytte, Erlend est un personnage essentiel qui laisse son empreinte profonde et à qui je souhaite le plus profond bonheur familial.
Enfin, Anne B. Ragde installe le lecteur dans le désir des frères Neshov. Comme chacun d'eux, le lecteur se prend à souhaiter que Torunn se charge de la ferme et réponde aux avances du beau soupirant. Dans le troisième tome, tout le monde se retrouve à la ferme pour un repas de fête, de retrouvailles, de point d'orgue. Je ne dirai rien de plus.
Sur la Norvège, vous pouvez également lire le recueil de nouvelles de l'auteur nobellisé Knut Hamsun, Esclaves de l'amour, recueil qui a fait l'objet d'un commentaire sur ce blog.
Vous pouvez aussi venir aux concerts du week-end prochain : 20h30 à la chapelle Sainte-Anne à Lannion le samedi 9 juin et 17h à l'église Saint-Florent de Plufur le dimanche 10 juin.
Les commentaires du site ci-dessous sont beaucoup plus enthousiastes que les miens.
http://www.babelio.com/livres/Ragde-La-Ferme-des-Neshov/158236
Je ne suis pas souvent d'accord avec ce qui est indiqué dans ce deuxième site.
http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-heritage-impossible_905759.html
Voici un site recelant un certain nombre de romans norvégiens mais également de beaucoup d'autres pays. Malheureusement, l'auteur du blog donne plus un résumé du livre que son avis.
http://leslectures-d-anna.blogspot.fr/2010/12/la-trilogie-des-neshov-anne-b-ragde.html
C'est l'exigence et la densité de Nystedt qui m'ont manqué dans la trilogie norvégienne de Anne B. Ragde. Les trois premiers chapitres emportent l'adhésion par leur énergie voire leur radicalité. Puis le style fait d'importantes concessions, cédant trop fréquemment au procédé du dialogue. Autant il est appréciable de baigner dans la matérialité des personnages, d'en être proche au point d'être parfois incommodé par leurs odeurs corporelles, autant cette importance quasi exclusive du contexte matériel empêche parfois de donner de l'épaisseur et du poids aux personnages et nuit à la profondeur de l'ensemble.
Voici un texte qui compte sur l'action, la toute-puissance de l'action. Le projet littéraire en est, il me semble, profondément amoindri.
Il reste cependant que je n'ai eu de cesse d'aller au bout du 3e tome, que je n'ai pas eu de mal à avancer dans ma lecture, à part dans la deuxième moitié du premier tome où une vraie lassitude s'est installée durant quelques dizaines de pages. Autre point intéressant, ce roman nous tient au plus près d'Erlend, homosexuel aussi attachant qu'horripilant. De même que Krumme, Lizzi ou Jytte, Erlend est un personnage essentiel qui laisse son empreinte profonde et à qui je souhaite le plus profond bonheur familial.
Enfin, Anne B. Ragde installe le lecteur dans le désir des frères Neshov. Comme chacun d'eux, le lecteur se prend à souhaiter que Torunn se charge de la ferme et réponde aux avances du beau soupirant. Dans le troisième tome, tout le monde se retrouve à la ferme pour un repas de fête, de retrouvailles, de point d'orgue. Je ne dirai rien de plus.
Sur la Norvège, vous pouvez également lire le recueil de nouvelles de l'auteur nobellisé Knut Hamsun, Esclaves de l'amour, recueil qui a fait l'objet d'un commentaire sur ce blog.
Vous pouvez aussi venir aux concerts du week-end prochain : 20h30 à la chapelle Sainte-Anne à Lannion le samedi 9 juin et 17h à l'église Saint-Florent de Plufur le dimanche 10 juin.
Les commentaires du site ci-dessous sont beaucoup plus enthousiastes que les miens.
http://www.babelio.com/livres/Ragde-La-Ferme-des-Neshov/158236
Je ne suis pas souvent d'accord avec ce qui est indiqué dans ce deuxième site.
http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-heritage-impossible_905759.html
Voici un site recelant un certain nombre de romans norvégiens mais également de beaucoup d'autres pays. Malheureusement, l'auteur du blog donne plus un résumé du livre que son avis.
http://leslectures-d-anna.blogspot.fr/2010/12/la-trilogie-des-neshov-anne-b-ragde.html
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