Auteur : Céline Minard (1969-)
Juste un western...
Editions Rivages
Je suis un amateur de western impénitent.
Je veux dire que je suis un amateur des films de western mais jamais auparavant un lecteur. Bien sûr, j’ai dévoré comme tout le monde (vous aussi, j’espère !) les bandes dessinées de Blueberry. Mais ça ne compte pas. Et puis, il y a quelques semaines, je découvre dans le supplément littéraire de mon journal favori (je ne lis que sur recommandation) l’existence de ce roman accompagné d'une critique improbable qui donne envie.
Première réaction : méfiance. Comment peut-on,
autrement qu’en images, raconter des histoires simplistes de vachers analphabètes ?
Evidemment, lire un roman d’aventures c’est se faire le film dans la tête mais
comment peut-on se faire une séance perso après Rio Bravo, OK Corral et Les Sept Mercenaires ?
Eh bien si, ça marche ou plutôt ça galope ! Mélange
picaresque de scènes d’anthologie et de situations foutraques, le bouquin se
lit vite (ce n’est pas du RMdG) car tout lecteur connait déjà l’horizon infini
des grandes plaines, le bruit des portes de saloon poussées par le shérif et le
calibre des colts. Bref, on peut lire avec plaisir, ça change les idées, surtout
si elles sont noires, parce qu’en plus ça se finit bien, comme chez John Ford.
Extrait de la chronique de mon journal préféré :
« Faillir
être flingué, c'est l'une des règles intangibles du
western : il faut que les héros passent près de la mort - quelle qu'elle soit -
mais l'évitent avec adresse. Le western a beau être un territoire arpenté en
tous sens depuis un siècle et demi, avoir ses figures imposées et ses personnages
incontournables, son objet
reste de raconter la naissance d'un monde. Tout y est donc possible. Tout peut
s'y réinventer, s'y rejouer à chaque fois, sans qu'il soit besoin d'avoir
recours à la parodie. Les deux éperons solidement plantés dans le genre, Céline
Minard dégaine et s'en donne à cœur joie. »
Ce livre a reçu le Prix du Livre Inter le lundi 2 juin 2014.
Voici un extrait de son interview :
Voici l'article que lui consacre Le Figaro :
C'est en effet très plaisant à lire. J'étais un peu perdu au début entre toutes ces scènes plutôt pittoresques sans lien apparent entre-elles. Mais la patience paye, les pièces du puzzle se rapprochent peu à peu, et tout ce "beau" monde se retrouve in fine, pas toujours sans douleur. Un western sous la plume d'une dame, la rencontre est belle et saisissante.
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