Je vois d'ici quelques fronts crispés à la lecture de ces premières lignes (roman-fleuve ou ennui mortel ?). Autant l'avouer tout de suite, j'ai lu avec bonheur ce roman au court de l'été 1999. Mes souvenirs en sont donc quelque peu émoussés, mais je me souviens très bien m'être dit : «Note pour plus tard, ce roman est à conseiller, à relire et à partager». Il me semble également qu'une partie du plaisir consistait à le lire en plein soleil pour être en phase avec le climat colombien. Les mêmes noms reviennent inexorablement, les générations se succèdent s'enfonçant dans la solitude : l'une se nourrit de terre, l'autre se laisse entraîner dans une folie sanguinaire. Je suis sûre que cet enfermement dans une spirale familiale inquiétante avait une résonance particulière en ce dernier été passé dans la maison et le jardin de mon enfance.
Selon l'ami Wikipédia, « il est souvent cité comme le texte le plus représentatif du réalisme magique, faisant cohabiter plusieurs genres littéraires et juxtaposant un cadre historique avéré et des références culturelles vraisemblables à des éléments surnaturels ou irrationnels. Il narre le parcours de la famille Buendia sur six générations, habitant le village imaginaire de Macondo et acculée à vivre cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquíades. Elle va ainsi traverser les guerres et les conflits propres à l'histoire colombienne. »
Vous aimez les ambiances tropicales, les photos jaunies et les malédictions familiales ? N'hésitez plus !
Trop peu de pages, me direz-vous? J'ai pourtant fait un petit sondage à l'échelle familiale (entre les huîtres et le foie gras) : ce roman de Gabriel Garcia Marquez est intuitivement classé dans les fleuves, peut-être à cause de son rythme si particulier. D'après mon souvenir, il s'agirait plus précisément de cette partie du fleuve large et calme dans laquelle l'eau s'écoule tranquillement. Il se jettera sans doute dans la mer, mais sans précipitation.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Garc%C3%ADa_M%C3%A1rquez
En recevant en 1972 le prix Romulo Gallegos pour "Cent ans de solitude", l'écrivain avait ainsi déclaré avoir accepté "de faire deux des choses que je m'étais promis de ne jamais faire : recevoir un prix et prononcer un discours". Dix ans plus tard, celui qu'il a lu lors de la cérémonie des Nobel, "La solitude de l'Amérique latine", est devenu un texte de référence de son oeuvre littéraire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cent_ans_de_solitude
http://livres.fluctuat.net/gabriel-garcia-marquez/livres/cent-ans-de-solitude/
http://mondalire.pagesperso-orange.fr/centans.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Garc%C3%ADa_M%C3%A1rquez
En recevant en 1972 le prix Romulo Gallegos pour "Cent ans de solitude", l'écrivain avait ainsi déclaré avoir accepté "de faire deux des choses que je m'étais promis de ne jamais faire : recevoir un prix et prononcer un discours". Dix ans plus tard, celui qu'il a lu lors de la cérémonie des Nobel, "La solitude de l'Amérique latine", est devenu un texte de référence de son oeuvre littéraire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cent_ans_de_solitude
http://livres.fluctuat.net/gabriel-garcia-marquez/livres/cent-ans-de-solitude/
http://mondalire.pagesperso-orange.fr/centans.htm
j'ai moi aussi adoré ce livre, lu il y a des siècles me semble-t-il et également au moment de la vraie séparation d'avec mes parents...un roman généalogique, qui montre la dimension mythique et magique des générations...de plus, une écriture magistrale, onirique, baroque...tiens, à relire, je me replongerai volontiers dans ce fleuve tragique et bariolé...
RépondreSupprimerMerci à vous deux qui m'avez donné l'envie de lire ce livre unique. Le coup de pied au derrière m'a au final été donné par l'annonce du décès de Gabriel Garcia Marquez. Je jour même, j'avais le livre en main et l'oeil accroché...
RépondreSupprimerJ'ai assez rapidement cessé d'essayer maîtriser la généalogie et me suis laissée emporter par le fleuve Amazone sans chercher à me battre, me débattre ni résister. Ce mélange de réalisme et son absence radicale est un délice. J'ai reconnu des sensations, j'ai reconnu des situations et me suis parallèlement glissée dans les images de mondes parallèles, images de rêves, images de cauchemar.
Quelle magnifique façon de faire comprendre le poids des générations, l'atavisme et notre mission de résilience.
A un moment, en accompagnant je ne sais plus quel José Arcadio ou Aureliano 1, 2 , 3, 4 ou 678, j'ai senti l'influence jouissive de Rabelais. Eh oui, voici que notre merveilleux François était cité au détour d'un épisode !
Enfin, le passage sur la guerre est particulièrement évocateur de son imbécillité, de sa fureur aveugle, sa rage dévorante, sa dérision, son absence totale de logique, de sens, de vertu.
Baroquissime, ce texte nous donne à comprendre et surtout sentir la luxuriance, le foisonnement et le déchaînement stylistique de l'Amérique Latine.