Traduction de l'hébreu par Sylvie Cohen
Editions Gallimard
Collection Folio
Transgressant les règles du jeu, j'ose proposer ce livre alors que 2010 est derrrière nous. J'ai une fois de plus été dépassée par la cruelle et inexorable fuite du temps...
Michel, nos trois filles et moi avons eu la chance de passer une semaine à Lisbonne durant l'été 2009. Notre lieu de séjour possédait une bibliothèque de livres en français d'une très grande tenue. J'y relevai quelques titres dont celui-ci que je m'empressai de commander, revenue dans notre Trégor. J'ai depuis offert ce livre plusieurs fois tant sa lecture a été un événement littéraire, non pas de mon année 2009, mais de toute ma vie de lectrice.
Amos Oz est né en 1939 à Jérusalem. Il est connu pour ses articles politiques et idéologiques publiés en Israël et à l'étranger. Il a milité dans le mouvement antiannexionniste après la guerre de 1967.
Après la publication de plusieurs romans et nouvelles, Amos ose (oui, sans jeu de mots) se confronter au néant, au drame, à la question vertigineuse de sa vie qui est le suicide de sa mère. Il emprunte ce chemin de tous les dangers, ce chemin diabolique, avec l'aide de sa carte maîtresse, l'écriture. Et en fait, plus que l'écrivain, c'est l'homme nu que nous rencontrons. D'abord dans les limbes quand il s'agit de l'histoire de ses aïeux, entre fiction, invention de ce qui manque, et réalité. Puis celle du petit garçon, celle du jeune homme, et bientôt celle de l'homme qu'il est devenu. Et voilà qu'Amos valse avec le temps, se joue de habituel récit chronologique, part de très loin avant l'instant T pour sauter dans le temps et aller bien après cet instant. Très lentement, petit à petit, Amos resserre son champ de vision. Au fil des pages, il acquiert le courage de réduire la distance avec l'instant, d'approcher l'instant, de le frôler, de le regarder au risque d'en perdre la vue. J'ai eu l'impression d'une écriture musicale à la Bartok où l'on se rapproche pas à pas de la note finale, où on l'épie à la dérobée, où on l'enserre par des demi-tons on ne peut plus dramatiques, où enfin on la tient sous soi dans une gravité indicible.
Certains livres magnifiques nous ouvrent des paysages inexplorés. Comment vous dire ? Ce livre sans pathos m'a non seulement donné cette sensation mais il a opéré à coeur ouvert. Amos Oz me semble être un sage qui, par la sincérité et le courage de son partage, par son humour, par son regard apaisé, éveille notre dignité humaine et débarrasse notre âme de sa poussière. Ouh la la...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amos_Oz
http://www.lapaixmaintenant.org/entretien-avec-Amos-Oz-et-David
http://www.centrenationaldulivre.fr/?Amos-Oz
http://laquinzaine.wordpress.com/2010/02/12/amos-oz-face-a-ses-lecteurs/
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/amosoz.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amos_Oz
http://www.lapaixmaintenant.org/entretien-avec-Amos-Oz-et-David
http://www.centrenationaldulivre.fr/?Amos-Oz
http://laquinzaine.wordpress.com/2010/02/12/amos-oz-face-a-ses-lecteurs/
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/amosoz.html
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