“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

mardi 15 février 2011

L'amour est très surestimé

Auteur : Brigitte Giraud (1960)

Editions Stock

A la faveur d'une tenace impossibilité de trouver le sommeil, je me suis retrouvée installée dans nos fauteuils grand luxe -l'embourgeoisement faisant son office-, fauteuils à bascule mais à bascule progressive pour ne pas déplacer un os à pèpère ou mèmère. Position quasi horizontale donc, avec dans les mains le recueil de Brigitte Giraud. Et bien on peut dire que mèmère a été secouée, non par son fauteuil mais par sa lecture ! En une heure, le livre a été avalé de fond en comble. Impossible de le lâcher tant les textes m'ont happée, captivée, tenue d'une main de fer, emportée dans leur écriture chromatique ensorcelante. Au fil des variations sur le thème de l'amour, l'auteur développe un point de vue et, subrepticement, par petites touches innocentes, fait évoluer sa position. Sans que l'on y prenne garde, on se réveille à l'exact opposé du début. Mais comment diable nous a-t-on cornaqués et manipulés de la sorte ?

Et comment cette femme me connaît-elle intimement au point de dévoiler mes micros mouvements, mes micro-coups de tête, mes mouvement velléitaires, mes micro-révoltes, micro-lâchetés, micro-nuisances, micro-manquements à la vertu ? Comment fait-elle ? Mystère total...

Je me rappelle avec netteté l'émotion de Tiphaine à la lecture du texte sur le divorce. Toutes les nouvelles sont sur la brèche et à la pointe de l'épée. Découpée en rondelles, la mèmère !

http://www.telerama.fr/livres/brigitte-giraud-l-amour-est-tres-surestime,16262.php

http://www.leblogdeslivres.com/post/2007/06/01/103-l-amour-est-tres-surestime-brigitte-giraud

http://www.biblioblog.fr/post/2007/12/10/756-l-amour-est-tres-surestime-brigitte-giraud

http://auteurs.arald.org/cgi-bin/aurweb.exe/auteurs/xrecha?200

2 commentaires:

  1. Je vois que ça ne mollit pas côté lecture par ici... Ma liste pour une prochaine commande à Amazon s'allonge, alors même que je n'ai même pas commencé les Thibault. Il faut dire que je me suis lancé dans la lecture de "Capitalisme, désir et servitude" de Frédéric Lordon, et que Marx et Spinoza, ça se dévore difficilement en une heure. Bon, rien à voir avec ce recueil - sauf le titre qui m'a mystérieusement fait pensé à la définition spinoziste de l'amour ("sentiment de joie accompagné de l'idée d'une cause extérieure") , mille excuses pour ce vagabondage.

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  2. Court voyage en train propice à la lecture. Format idéal. En effet, moi aussi j'ai lu ce recueil d'une traite. L'écriture est efficace, le propos pertinent, mais quel pessimisme sous-jacent ! que de désillusions ! à moins qu'il ne faille parler de réalisme, la conjugaison de deux êtres se révélant remplie d'obstacles ...

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