“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

dimanche 14 novembre 2010

Contes carnivores

Auteur : Bernard Quiriny (1978-)

Editions Points

http://livres.tv/video,bernard-quiriny,contes-carnivores,nx080519112237160.html

Deux semaines après la présentation aussi talentueuse qu'humoristique de Jean, tout d’abord bernée par une légèreté euphorisante, je me suis laissée entraîner au loin sans appréhension. Alors que je barbotais et folâtrais sans avoir pied, j'ai lentement été emportée par le courant souterrain et bientôt submergée par l'angoisse rampante de ce livre. Les questions actuelles cruciales y  sont reines : le tandem amour & mort, la bioéthique, le trio pollution, esthétique et morale, le geste et l’avant-garde artistiques. Dans ce recueil, on se fait volontairement assassiner et on expose le résultat sous prétexte d’acte artistique total. On jubile des catastrophes environnementales. On a deux voire trois corps facétieux. Ou encore une peau d’orange qu’on pèle pour un acte amoureux unique. Hormis quelques très courts textes concernant ce Pierre Gould surgissant ici et là sans crier gare, j’ai été très sensible à l’écriture dynamique et au style grinçant. Mais la légèreté est feinte et l’humour très noir. Le SIDA me semble rôder dans la nouvelle Sanguine, le clonage être tapi ça et là, certains courants artistiques dominants malmener la sensibilité comme la raison, la confusion être aussi totale que l’incompréhension entre les hommes qui intervertissent les mots, l’humanité devenir « sourde » et se délivrer de cette « absurdité » par une cuite à vie. On rit puis on tressaille. Une très belle découverte que ce livre mille-feuilles. Merci Sophie et Jean !
Isabelle

Vous trouverez grâce au lien suivant les émissions que France Culture a consacrées à Bernard Quiriny :



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