“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

vendredi 27 janvier 2012

Ma cousine Condoleezza et autres nouvelles

Auteur : Mahmoud Shukair (1941-)

Traduction de l'arabe par Stéphanie Dujols
Éditions Actes Sud

A la fin de l'automne, France Culture a consacré une journée à la Palestine. A cette occasion, j'ai appris l'existence de l'écrivain palestinien Mahmoud Shukair. Quelle différence entre son expression orale lors de l'émission et le style de ses nouvelles ! Après la virulence, la colère, l'exaspération radiophoniques, j'ai découvert la sensibilité, l'humour et la dérision littéraires. Par d'infimes détails, par touches on ne peut plus légères, l'écrivain dénonce l'absurdité des situations quotidiennes, l'enfermement et la confiscation des destins.
Les minuscules nouvelles de la seconde partie du recueil sont d'un style inédit. Par leur distorsion de la réalité, elles m'ont fait penser au courant expressionniste.
Très stimulée par la qualité littéraire et l'ouverture d'une fenêtre sur la société palestinienne, vivement touchée par la coexistence de l'énergie de l'écriture et la tristesse soujacente, subjuguée par l'absence de résignation malgré toutes ces années, malgré tous ces morts, malgré tout, je recommande chaudement ce recueil.

http://www.literaturfestival.com/participants/authors/2009/mahmoud-shukair

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