“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

lundi 23 juin 2014

À l'ombre d'une fleur de lys...

Auteur : Mircea Eliade (1907-1986)


Traduit du roumain par Alain Paruil

Éditions Gallimard. Collection Folio.



Écrit par un érudit roumain qui vécut trois ans en Inde, fut attaché culturel à Londres puis à Lisbonne et enseigna dans les universités roumaines, françaises et américaines, le recueil contient cinq nouvelles contenant toutes des références à des mythes et un lien avec l’histoire contemporaine de la Roumanie et de l’Europe. Dans trois voire quatre d’entre elles, j’ai nagé pour me maintenir en surface, j’ai essayé avec peine de ne pas sombrer. Quelle est la cause de cette semi noyade, ce quasi naufrage ? Des histoires partant dans tous les sens, un noyau insaisissable, des personnages arrivant sans crier gare et parlant dans le désert, des paroles absconses, beaucoup de détails ne me semblant pas apporter un élément décisif, une obligation pour le lecteur d’avoir un background considérable et repérer les références aux mythes pour ne pas être ballotté voire perdu corps et biens.
La quatrième nouvelle m’a plutôt plu grâce au très bon rendu du décalage culturel entre les personnages et à la force de la croyance de l’un d’eux.
Avec ses allusions directes à la dictature, la cinquième, éponyme, a créé un lien avec les textes de Agota Kristof et Herta Müller (cf. les articles sur les livres de ces deux auteurs).
Mais j'ai été agacée par les trois premières qui m'ont semblé à la fois précieuses et négligées. Bien que l’auteur parvienne à faire se rencontrer la pensée rationnelle et le sens du merveilleux, je n’arrive pas à recommander ce livre.

À parcourir ces critiques, il semblerait que je ne sois pas la seule à avoir ahané, au moins sur une partie du livre. La troisième critique me semble très pertinente qui parle de la probable volonté de Mircea Eliade de rendre compte de l'exil qui intériorisé chez tous ces personnages.




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