“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

mardi 3 juin 2014

Héloïse

Auteur : Philippe Beaussant (1930-)

Éditions Gallimard
Collection Folio




Ce Philippe Beaussant, quelle élégance, quelle intelligence, quelle classe, quelle pudeur, mais aussi quelle émotion, quelle noblesse dans l'écriture, quelle adéquation du style à l'expression ! Comment ne pas une fois de plus ne pas être dithyrambique et un peu précieuse en vous le présentant ?
Que ce soit cet inoubliable "Biographe" qui m'a fait pleurer, Rameau de A à Z, "Vous avez dit Baroque ?", il est parfait, dansant sur le fil de son écriture aussi légère que profonde. Bien sûr, l'Académie française, bien sûr !!! On y espère de tels maîtres, de tels voltigeurs érudits, conteurs et confidents intimes.

Là aussi, malgré la retenue, malgré la mesure, j'ai pleuré, délicieusement pour le style qui me provoque quand il est là, quand il est personnel, quand il vient de l'esprit et du coeur, une émotion d'une très grande force, mais aussi douloureusement en pensant à tous les drames individuels que déclenchent le grand brasier d'une révolution, le grand déchaînement, le grand carnage, le grand défouloir, la belle occasion de vengeance des faibles et des frustrés et des méchants.

J'ai dévoré ce petit bouquin qui, écrit comme on se confie à quelqu'un de confiance, a reçu un prix tant mérité. Qui est "je" ? Comment l'homme Philippe Beaussant peut aussi facilement se glisser dans la peau de la petite fille, la jeune fille, la femme ? Vite, vite, regardez d'un oeil décillé les tapisseries de Jouy et rejoignez le coeur battant de Héloïse !

La courte vidéo du premier lien ci-dessous présente remarquablement bien ce bref roman.

http://www.ina.fr/video/CPC93010592

Voici le texte de la 4e de couverture :
Etre née à la fin du XVIIIe siècle, au temps où Jean-Jacques Rousseau régnait en maître sur les âmes sensibles ; avoir été baptisée Héloïse pour mieux ressembler à une héroïne de roman ; être amoureuse d'un garçon nommé Jean-Jacques pour la même raison ; vivre avec lui dans l'illusion d'un monde doux, bon, beau, philosophique et pastoral, qu'est-ce que cela donne en Messidor an II ? 

http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/philippe-beaussant

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Beaussant

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