“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

lundi 3 janvier 2011

L'équilibre du monde

Auteur : Rohinton Mistry (1952)

Dans l'Inde contemporaine, les destins d'une jeune veuve, de deux couturiers (oncle et neveu) et d'un étudiant aisé vont se croiser et se trouver inextricablement mêlés.

Chacun luttant pour son avenir, sa dignité ou simplement sa survie entraine les autres dans une vaste cour des miracles où chaque rencontre apporte sa touche de couleur et sa part d'ombre. De situations cocasses en rebondissements tragiques, le roi des mendiants, le collecteur de cheveux, le mendiant cul-de-jatte, le receveur des loyers dessinent une humanité effrayante aux accents exotiques mais aux faiblesses étrangement familières.

Le récit nous éloigne par moments du quotidien de nos héros pour remonter dans le temps et nous raconter les luttes, les victoires, les drames de leurs parents et grands-parents : ce sont finalement trois sagas familiales (trois romans-fleuves ?) qui convergent et mettent en perspective toutes les fractures d'un pays déchiré : opposition des castes, des sexes, des générations, haines religieuses, politiques, ethniques.

Rien ne semble pouvoir faire une nation de cet agrégat de différences, et pourtant on y croit, on dévore les chapitres en se félicitant de chaque centimètre grignoté par la solidarité sur la méfiance, de la plus petite lueur de bonté devinée dans un regard, d'une injustice ou même d'une toute petite mesquinerie battue en brèche... mais sans tourner les pages trop vite de peur de faire vaciller ce fragile équilibre du monde.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rohinton_Mistry

http://mondalire.pagesperso-orange.fr/equimonde.htm

http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0010927

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