“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

dimanche 5 septembre 2010

La fascination de l'étang

Auteur : Virginia Woolf (1882-1941)

Traduction de l'anglais par Josée Kamoun
Editions du Seuil

Je suis depuis des mois et des mois dans la lecture laborieuse de ce recueil-ci. Des nouvelles qui paraissent être des tubes à essai, des expériences formelles, tout au moins pour les premières. Bien intéressant sans doute mais je n'arrive pour l'instant pas à m'accrocher. Et pourtant, le nom de Virginia Woolf devrait m'encourager. A suivre, donc !

Isabelle

2 commentaires:

  1. De Nicole le 27/05/08

    Depuis 1993, je cherche en vain à me procurer la pièce de théâtre d'Albee "Qui a peur de Virginia Woolf?", elle n'est plus rééditée, les bibliothèques que je fréquente ou mes amis ne l'ont pas en leur possession ... Par contre j'ai réussi à me procurer l'été dernier "Mrs Dalloway", lecture qui m'a bien intéressée. Reste ma question en suspens, pourquoi un auteur peut-il avoir écrit une pièce de théâtre dont le titre peut faire croire, a priori, que Virginia Woolf est une personne peu fréquentable ? Bien sûr, l'idéal serait de lire sa pièce. Sur la toile, les commentaires ne manquent pas sur cette ?uvre et sur son adaptation cinématographique, mais ils ne justifient pas le titre de l'ouvrage pour qui ne l'a pas lu. Donc, à défaut de cette lecture, j'ai trouvé un élément de réponse dans la nouvelle "une société" du recueil "La fascination de l'étang». Je me suis délectée de cette nouvelle ! Quel humour et quelle perspicacité (peut-être que les hommes souffriront un peu à cette lecture, mais ils auront pour certains matière à réflexion et puis ils ont tous, je pense, le sens de l?humour)! Lisez toutes les autres nouvelles : Virginia Woolf a un art de l'observation assez extraordinaire, elle sait restituer une atmosphère, croquer des personnages, elle a l'art du suspense. La société dans laquelle elle vit est subtilement critiquée, elle choisit le détail qui fait mouche, elle peint, elle excelle dans la description, elle cisèle ses personnages en action, elle les met souvent en scène avec tendresse ou compassion, ses analyses sont tout en finesse. Elle évoque la vie des jeunes filles de son époque et de leur destin souvent tracé d?avance avec attendrissement (dès la première nouvelle « Phyllis et Rosamond » !) Quelques coups de c?ur : « le justemilieu » du « Portrait huit »: cocasse ; « Le journal de Maîtresse Joan Martyn » : une étude de m?urs édifiante ; « La veuve et le perroquet, histoire vraie » : histoire très british ; « Le symbole » : surprise de la chute ; « Mélodie simple » : l?art de l?évasion? j?en oublie, à vous de vous lancer dans cette lecture.

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  2. De Nicole le 31/05/08

    Je vous dois un rectificatif de mon dernier commentaire. J'ai enfin trouvé la pièce de théâtre "Qui a peur de Virginia Woolf?", et j'en achève la lecture. Je ne trouve aucun rapport probant avec l'auteur éponyme. Alors je retourne encore longuement sur la Toile où je trouve une explication que je vous cite ici : " Qui a peur de Virginia Woolf? " L'adaptation de Pierre Laville donne l'occasion à l'éditeur de publier la plus célèbre et très belle pièce du dramaturge américain Edward Albee. Un texte devenu classique tant il a été monté depuis son écriture, en 1962. À travers la violence des rapports d'un couple stérile et bourgeois, il dénonce une Amérique dégénérée où l'homme émasculé est soumis à la domination hystérique de la femme. Aucun rapport avec l'écrivain Virginia Woolf si ce n'est la sonorité de son nom, en anglais Woolf signifie loup. D'où la petite chanson "qui a peur de Virginia Woolf" que chantent les personnages ivres, sur l'air de "qui a peur du méchant loup"... Moins anecdotique qu'il n'y paraît, la rengaine renvoie aux peurs de l'enfance. Celle d'Albee, orphelin en révolte contre son richissime milieu d'adoption. Une enfance qui ne cesse d'habiter toutes ses pièces. Actes Sud-Papiers Traduit de l'américain par Pierre Laville 143 pages, 100 FF" Il n'empêche que le recueil de nouvelles est fameux, et que dans la foulée, je n'ai pas été fâchée de lire la pièce d'Albee.

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