“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

dimanche 5 septembre 2010

Un safari arctique

Auteur : Jørn Riel (1931, Danemark-)

Traduction du danois par Suzanne Juul et Bernard Saint Bonnet
Editions 10/18
Collection Domaine étranger

Jubilatoire, tordant, délicieux, oxygénant, époustouflant. Quel régal, quel délice ! J'ai été plusieurs fois arrêtée dans ma lecture par des hoquets et des rires inextinguibles. Une énergie du feu de Dieu. Tout est d'une tendresse et d'une cocasserie uniques. Grâce au titre, vous savez qu'il s'agit de se balader en Arctique. Et c'est tout sauf une promenade de santé. L'inconnu est bien présent à chaque tournant et même sans le plus minuscule tournant. Bien contente que ce petit chef-d'oeuvre soit dans la première liste. Ainsi, vous ne pouvez y échapper. 

Vous en saurez plus grâce à cet interview de Jorn Riel dans lequel son style inimitable fait mouche à tous les coups, comme dans ses livres.

Isabelle

5 commentaires:

  1. Enfin, je me lance au commentaire sur le blog. Je commence par le recueil qui m'a mis du baume au coeur, qui m'a enlacé, soulevé, fait sourire et envie d'aller plus loin dans la littérature de ce grand bonhomme qu'est Jörn Riel. Il sait de quoi il parle, il a vécu durant de longues années dans les contrées polaires pour chasser phoques, ours et autres bestioles à poils. Par petites touches, il nous montre un univers particulier, qui évolue au rythme des 6 mois de nuit et 6 mois de soleil. Un univers où la femme est une invention perpétuelle (magnifique nouvelle sur le passage d'une femme imaginaire d'hommes en hommes), où les grands exploits ne sont pas si impressionnants et où les ours sont des prédateurs respectés. Jörn Riel nous offre une peinture d'une vie simple mais qui dans les actions des personnages nous donne à réfléchir sur nos propres expériences. On rit de choses effroyables et rien n'est tourné de façon spectaculaire. C'est des petits bouts de vie de gens ordinaires dans une contrée ... surprenante.

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  2. Je suis en train de lire un autre texte de cet animal: "un récit qui fait un beau visage" (ou quelque chose d'approchant): j'en déduis que les nouvelles sont excellentes, qu'est-ce qu'on rigole! Je trouve que cet auteur a une plume toute naturelle, pas du genre littérateur. Sans rien révolutonnr das la forme, sans prétentions, pourtant on a l'impression d'une nouveauté totale, tant le vecu raconté est unique (et vraissemblable). Tout de suite après, je m'attaque à ce recueil.

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  3. Quelle tranche de rire. J'ai dû à plusieurs reprises me cacher derrière mon livre pour échapper à l'opprobre générale. J'ai ri encore en pensant au traducteur, qui a dû trouver les insultes convenables pour stupéfier un ours blanc affamé. L'histoire d'Emma m'a particulièrement parlé et mon travail d'accompagnateur de danse m'a semblé soudain très ressemblant : en effet, à chaque fois que le piano prend la parole, il crée un univers que chaque danseur cautionne, comme une vérité présente dans le studio. Si l'un s'avisait de dire : mais non, c'est du pipeau... Qui voudrait alors danser ? Ne renvoyons jamais nos Emma sur le premier bateau venu.

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  4. Oups, je me rends compte soudain que je n'ai même pas pensé à me cacher derrière mon livre quand j'éclatais impunément de rire dans le métro marseillais en allant de bon matin retrouver mes tous premiers élèves. Je dois une fière chandelle à cette série de recueil que j'aimerai infinie. Transformer mon angoisse en bonne humeur après moins de 9h de sommeil au point du jour, je peux vous garantir que ce n'est pas donné à tout le monde. Dire que sans cette fine équipe de traducteurs (je crois qu'ils sont quatre larrons passionnés, ce qui explique pour une part leur génie) ces nouvelles auraient pu nous arriver estropiées ou ne pas nous être accessibles du tout.
    Mon amoureux et moi, on se demande régulièrement si on est plutôt le Lieutenant et Valfred ou alors Lasselile et Bjorken. Et vous?

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  5. De Nicole le 08/04/08

    C'est vrai Isabelle, cet auteur atypique a une bibliographie impressionnante, et j'ai dévalisé la bibliothèque de Tonnerre, tant j'ai envie d'écouter encore ce fabuleux conteur. Le rythme de"Safari arctique" est remarquable : "titre" .... où ... on a hâte dès les premières lignes de deviner la suite ; mais c'est impossible !!! il faut le lire pour le croire et surtout s'amuser énormément. J'ai aimé passionnément.

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