“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

dimanche 5 septembre 2010

Une page d'histoire et autres nouvelles

Auteur : Romain Gary (1914 à Vilnius, Lituanie-1980)

Editeur : Folio

Un magicien, un ensorceleur, un prestidigitateur ! Romain Gary nous enivre et nous emmène où il veut. On comprend bien, à la lecture de ce livre magifiquement écrit (Ah ! le luth...) que Romain Gary ait pu tromper tout le monde, prendre un pseudonyme (Emile Ajar) pour rafler une seconde fois le prix Goncourt. Un tel talent de conteur, un talent si insolent est presque inquiétant. Je n'ai pu fermer l'œil avant de terminer l'ouvrage. Un sorcier, vous dis-je...
Isabelle

http://fr.wikipedia.org/wiki/Romain_Gary

http://calounet.pagesperso-orange.fr/biographies/gary_biographie.htm

http://bookin-ingannmic.blogspot.fr/2009/11/une-page-dhistoire-et-autres-nouvelles.html

http://bookin-ingannmic.blogspot.fr/2009/11/une-page-dhistoire-et-autres-nouvelles.html

5 commentaires:

  1. Romain Gary Le luth

    Oh oui, le luth…Quel bonheur : Gary nous emmène sur une fausse piste tout le long de la nouvelle, on le suit, charmé, attentif à toutes ces beautés déployées sous nos yeux, à cette sensibilité d’esthète raffiné, à cette promesse d’épanouissement, on le suit dans le dédale des souks d’Istanbul. Istanbul ! La seule ville mythique qui ait eu l’honneur de recevoir ma visite. Et le Bosphore qui me ramène à Pierre Loti que j’aime tant parce qu’il m’arrache des larmes…Je suis donc pas à pas Gary qui m’entraîne d’indice en indice…que je ne vois pas, toute à mon plaisir, jusqu’à ce que tout s’arrête brusquement sans que j’y comprenne rien ! Il m’a fallu relire trois fois les dernières pages !!! Et soudain tout s’éclaire ! Mes yeux se dessillent et c’est encore plus beau ! Vite, mon cerveau récemment éclairé et moi retournons au début tout relire avec des yeux d’initié!
    Coïncidence : je venais de découvrir Romain Gary une ou deux semaines avant avec « La vie devant soi ». Mais la lecture des ces nouvelles a déclenché une recherche compulsive : me voilà avec 4 volumes de Gary sur ma table de nuit !
    Merci qui ??? Merci Isabelle !!!

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  2. Moi, c'est le "Faux" qui m'a conquis. Après la mise en abîme de Borges (qui est l'infâme menteur?), voici l'art mis en abîme par rapport à la réalité. Les vrais gens sont faux, les tableaux sont authentiques, l'argent sert d'arbitre. Seule consolation, ce souci d'authenticité reste circonscrit à une sphère de milliardaires, pour nous, nous en restons à nous demander si telle paire de baskets est une vraie ou si elle est fabriquée en Chine. Notez que, si je me prends à plaisenter, c'est que tout cela n'est pas drôle, le viol d'une aveugle par exemple (rappellons qu'en France, 12,1% des femmes seulement signalent l'agression dont elles ont été victimes, et que 1,5% des femmes de 18 à 59 ans ont été agressées -viol ou tentaive- dans les deux années passées, chiffres INSEE): les copains du cammioneur ou des soldats sont passés par là. Gary ne connaît que trop bien l'âme humaine, à tel point que les histoires contées, je trouve, ne surprennent pas, in fine. Trop logique, en fait parce que trop lucide. Aïe, aïe

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  3. Le Luth... Oui, vraiment très beau, et pourtant. Ces longues mains fines et sensibles, ce jeune garçon basané, dépositaire des voluptés de l'Orient, forcément, ça devait finir comme cela. On ne serait pas un peu dans le cliché?

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  4. De Nicole le 19/07/08

    Un peu naîve ? Un peu fleur bleue ? La chute du "Luth" m'avait d'abord échappé ! Eclairée sur le "vrai" sens de cette nouvelle, j'avoue que Romain Gary a fait fort, l'écriture, le suspense et cette fameuse chute sont du grand art. J'ai aimé l'humour du "Faux". Pour les autres nouvelles, c'est noir, mais le reflet d'une réalité qu'on est bien obligé de connaître. Ce recueil mérite qu'on le lise. Du même auteur j'avais beaucoup aimé "La vie devant soi" et "La promesse de l'aube", l'un a eu le prix "Goncourt" pour une fois mérité : un roman drôle, plein de tendresse et de sensibilité, l'autre est une autobiographie passionnante où la relation mère-fils laisse rêveur !

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  5. Lors de la rencontre littéraire de la fin octobre 2010, la discussion sur ce livre abondamment controversé avait duré 33 minutes. Vous avez ces statistiques à la faveur d'une tentative désespérée de rangement de mon bureau qui est devenu un véritable capharnaüm, un capharnaüm de référence, d'épopée, et peut-être même une performance artistique.

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