“A quoi sert d’être cultivé ? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. Avec, peut-être, cette chance supplémentaire de devenir un peu moins bête, et en tout cas un peu moins sommaire.”

Mona Ozouf, historienne, auteur de La Cause des livres (Gallimard)


Existant grâce à une idée de Nicolas I, à l'aide avisée de David, Michel et Nicolas II (merci à ces quatre mousquetaires !), ce blog permet de proposer et partager des lectures. Après une rage monomaniaque autour de la nouvelle, le blog tente une percée en direction du roman-fleuve. Ce genre fera l'objet d'une rencontre amico-littéraire à une date non encore précisée. D'ici là, d'ici cette promesse d'ouverture, écoute et échanges, proposons des titres, commentons les livres déjà présentés, dénichons des perles, enrichissons la liste conséquente des recueils de nouvelles.


Chers amis, chers lecteurs gourmands, je loue et vous remercie de votre appétit jubilatoire sans quoi cette petite entreprise serait vaine.

Bonne lecture à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Isabelle

dimanche 5 septembre 2010

Le contraire de un

Auteur : Erri de Luca (1950-)

Traduction de l'italien par Danièle Valin
Editions Folio Gallimard

J'ai lu et relu avec un indicible bonheur et une joie sans mélange Francis Ponge dans son obsession de l'expression juste, sa rage à nous offrir avec des mots le mimosa ou la forêt de pins. Il me sembla alors que nul autre ne pourrait plus me donner une forêt de pins aussi proche, aussi intime, aussi réelle ni vivante, ni vraie.

Francis Poulenc (encore un Francis que j'aime, ô combien) a mis en musique quelques poèmes de Max Jacob extraits des Poèmes de Morven le Gaëlique. Je pensai alors que plus personne ne pourrait se confronter musicalement à ces textes avec un si grand bonheur tant la réussite était éclatante, transcendante. Paul Le Flem l'a fait, avec une puissance et une profondeur égales. J'en reste confondue.

Erri de Luca s'est donc attaqué au bois de sapins des montagnes, dans un texte absolument bouleversant qui parle de deux mains réunies à l'abri des regards durant quelques instants fugitifs. Mains réunies sous une couverture durant un trajet en voiture. Moment unique de communion intime entre deux êtres qui s'aiment.

Cette nouvelle qui m'a fait pleurer au retour de Venise dans l'aéroport Marco Polo, à côté de nos trois filles esbaudies à la contemplation et l'appréciation des jeunes mâles défilant devant leurs yeux pour gagner l'avion, cette nouvelle donc, s'apelle La conjonction et. Il s'agit de l'avant-dernier texte d'un recueil d'un homme dont le cœur occupe quasiment tout le corps, la maigre place restante étant une main pour écrire.

Merci, merci à Julie et sa maman Christine qui m'ont fait découvrir ce recueil indispensable, urgent.

Isabelle

http://fr.wikipedia.org/wiki/Erri_De_Luca

http://calounet.pagesperso-orange.fr/biographies/deluca_biographie.htm

http://www.lexpress.fr/culture/livre/erri-de-luca-le-revolte_899258.html

http://www.franceculture.fr/emission-erri-de-luca-2010-05-06.html

http://calounet.pagesperso-orange.fr/resumes_livres/deluca_resume/deluca_contrairedeun.htm

http://www.dailymotion.com/video/xf29j7_erri-de-luca-le-contraire-de-un_news

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